Albert Dupontel est un acteur, réalisateur, scénariste et humoriste français, né le à Saint-Germain-en-Laye (en Seine-et-Oise, dans les actuelles Yvelines).
Découvert par Patrick Sébastien au début des années 1990, il débute comme auteur et comédien de seul-en-scène (one-man-show) puis devient acteur de cinéma. Il commence ensuite une carrière de réalisateur et de scénariste tout en continuant à jouer pour d'autres cinéastes.
Concernant ses seuls films, il remporte de multiples César du cinéma (dans les catégories Meilleur scénario original, Meilleure adaptation, Meilleur réalisateur et Meilleur film), pour son travail dans 9 Mois ferme, Au revoir là-haut et Adieu les cons.
Jusqu'à l'âge de 20 ans, Albert Dupontel vit à Conflans-Sainte-Honorine avec ses parents. Son père, originaire de Trégomeur (Côtes-d'Armor), est médecin et sa mère qui était enfant cachée à Royan, est dentiste. Il raconte avoir été « renvoyé » de l'école maternelle à l’âge de quatre ans et demi, la directrice se plaignant de son refus de toute discipline. Durant son cursus primaire à l'école Paul-Bert de Conflans, il pratique la gymnastique et le judo.
Après avoir obtenu son baccalauréat en 1982, il fait quatre ans d'études médicales à l'UFR de médecine de l'université Paris-Diderot (CHU Bichat-Claude-Bernard). Stagiaire dans le service de neurochirurgie à un poste peu intéressant, il s’ennuie et déserte souvent ce poste pour aller au cinéma. Son chef de service ne validant pas son stage du fait de ces absences, il renonce à poursuivre médecine. Il s'inscrit ensuite à un cours de théâtre dirigé par Yves Pignot et choisit alors comme nom de scène Albert Dupontel ; il souhaite en effet préserver sa famille et particulièrement son père,.
Il reçoit ensuite une formation de deux ans (1986-1988) à l'École du théâtre national de Chaillot, sous la direction d’Antoine Vitez. Il commence alors à écrire des sketchs pour se défouler. Durant cette période, il joue de petits rôles. Il est brièvement (une dizaine de jours) l'élève d'Ariane Mnouchkine dont l'enseignement l'a cependant marqué et lui a servi plus tard dans sa carrière. Elle lui propose d'entrer dans sa compagnie de théâtre mais il décline la proposition,.
En 1990, Albert Dupontel écrit les Sales Histoires, une série d’histoires brèves pour Canal+. Son ton grinçant est nouveau et tranche radicalement avec ce qui se fait à l’époque.
En , il commence par des prestations scéniques d'humoriste en seul-en-scène au Théâtre de poche Graslin à Nantes. La même année, il tourne une série de spots publicitaires pour la Lada Samara,. Un temps de vaches maigres, jusqu'à ce qu'il soit remarqué par Patrick Sébastien qui, ayant vu une captation vidéo de son spectacle sur cassette, lui propose de faire un sketch dans son émission télévisée Sébastien c'est fou (devenant son producteur par la suite), ce qui le fait accéder à la reconnaissance du grand public. Il se produit ensuite avec succès dans de nombreuses salles parisiennes, avec son spectacle intitulé le Sale Spectacle, notamment au théâtre Tristan-Bernard (avec entre autres les sketchs cultes « Le Bac », « Rambo », « La Plaidoirie » ou « La Reproduction »). En 1992, il poursuit en se produisant à l'Olympia avec le Sale spectacle 2 et remporte un grand succès (avec notamment ses sketchs cultes « Burt » le super-flic, « Les Pourris d'Or », « La Pause » ou « le Hard-Rockeur » malvoyant, Alphonse in the Dark). Toutefois, il ne fait de la scène que « pour bouffer », comme il dit, car son projet à long terme, c'est le cinéma.
Toujours en 1992, il se lance dans la mise en scène avec Désiré, son premier court métrage. En tant que comédien, il apparaît dans des films tels que Un héros très discret ou Chacun pour toi avec Jean Yanne. Grâce à l'argent gagné avec ses spectacles, il se lance dans la réalisation et son premier film, Bernie (1996), obtient un grand succès. Le film suscitera l'enthousiasme de nombreuses personnalités, comme les membres des Monty Python, Terry Jones et Terry Gilliam, ou encore Robin Williams qui fit même une petite parodie du film pour l'édition collector du DVD.
En 1999, il réalise Le Créateur, toujours entouré de la même équipe. Le Créateur est un échec commercial et comptabilise peu d'entrées. La même année, Michel Deville lui offre son premier grand rôle sérieux dans La Maladie de Sachs. Son interprétation est saluée par une première nomination aux César.
Entre 2001 et 2005, Albert Dupontel tourne plusieurs films par an dans les genres de la comédie et du drame. En 2002, il monte de nouveau les marches du festival de Cannes pour défendre Irréversible : le film est entouré d'une grande polémique en raison de sa violence.
Il commence à travailler sur son troisième long métrage, Enfermés dehors. En 2004, il est à l'affiche de plusieurs films dont Le Convoyeur et Un long dimanche de fiançailles. La recherche de financement pour sa troisième réalisation est compliquée. En 2005, après avoir essayé de produire le film aux États-Unis, puis par une production franco-espagnole, il trouve finalement plusieurs partenariats en France. France 2 accepte de financer le film mais souhaite ses spectacles en DVD. Les spectacles à l'Olympia et au théâtre Tristan Bernard sont donc édités en 2005.
En 2006 sort Enfermés dehors, où il est à la fois réalisateur et acteur principal. Il parvient à réaliser un film d'action burlesque et déjanté, faisant à nouveau l'admiration de Terry Gilliam et Terry Jones, qui participent brièvement au film.
De 2006 à 2008, il multiplie les apparitions au cinéma, avec trois films par an. Il a notamment le premier rôle dans Président, Odette Toulemonde, Chrysalis, L'Ennemi intime et Deux Jours à tuer, pour lequel il est de nouveau nominé aux César dans la catégorie Meilleur acteur.
En 2009, Albert Dupontel réalise Le Vilain, une fable drolatique qui permet à l'actrice Catherine Frot d'y faire une composition de personne âgée. Le film est un succès (près d'un million de spectateurs) et permet à Dupontel d'annoncer un nouvel opus pour 2011.
Entre-temps, il refait l'acteur pour Bertrand Blier dans Le bruit des glaçons (2010) avec Jean Dujardin pour partenaire puis, en 2011, pour Gustave Kervern et Benoît Delépine avec cette fois-ci Benoît Poelvoorde en co-vedette dans Le Grand Soir, seul film français primé lors du festival de Cannes 2012.
En , il commence le tournage de son nouveau film 9 Mois ferme, une comédie sur l'amour impossible entre un prisonnier (incarné par Dupontel) et une juge enceinte (Sandrine Kiberlain, qui obtiendra le César de la meilleure actrice pour ce rôle). Le film sort en et totalise plus de 2 millions de spectateurs, tout en étant bien accueilli par la presse. Le réalisateur reçoit même le César du meilleur scénario original lors de la 39e cérémonie des César,.
En 2017, il enchaîne avec Au revoir là-haut, l'adaptation du roman homonyme de Pierre Lemaitre, récompensé par le Prix Goncourt 2013. Tourné avec plusieurs techniques créatives, dont la colorimétrie, le film dépasse le million de spectateurs en salles après deux semaines et jette un regard nouveau sur la Première Guerre mondiale. Au terme de son exploitation, il enregistre plus de deux millions d'entrées, ce qui en fait son plus gros succès (juste devant 9 Mois ferme). Dupontel obtient pour ce film les César de la meilleure réalisation et celui de la meilleure adaptation (avec Pierre Lemaître) lors des Césars 2018.
D' à puis de à , ADCB Films, la société de production créée par Albert Dupontel et Catherine Bozorgan, loue un hôtel particulier délabré rue Fortuny, à Paris, auprès du conseil régional d'Île-de-France. Plusieurs scènes des films 9 Mois ferme et Au revoir là-haut y sont tournées. Quand le nouveau conseil régional d'Île-de-France décide de vendre l’hôtel en , le faible loyer (1 200 euros), défini par le précédent conseil, suscite une polémique. L’immeuble est restitué par ADCB films, comme prévu par la convention initiale,.
Sa réalisation Adieu les cons sort en octobre 2020, pendant la seconde vague de la pandémie de Covid-19, alors qu’un couvre-feu empêche les cinémas d’ouvrir en soirée. Le film reçoit des avis plutôt positifs , il réalise le meilleur démarrage pour un film français en 2020 en dépassant les 600 000 entrées la première semaine. Le film est le grand vainqueur de la cérémonie des César en 2021 en remportant 7 prix dont celui de la meilleure réalisation, du meilleur film et du meilleur scénario. Le film sort de nouveau au cinéma en mai 2021. Il démarre aussi fort qu'en octobre 2020 malgré les fortes restrictions appliquées aux salles de cinéma. En fin d'exploitation, Adieu les cons enregistre plus de deux millions d'entrées.
Albert Dupontel est, depuis sa création en 2012, parrain de War on Screen, le festival international du film de guerre de Châlons-en-Champagne.
En , il est président du jury du Festival international du film grolandais de Toulouse. Il y décerne un prix spécial à Wrong Cops de Quentin Dupieux.
En 1996, Albert Dupontel prête sa voix à Papoo, père de famille dans Les Enfants du futur, une fable orale écrite par Alan Simon.
Albert Dupontel considère Charlie Chaplin comme une référence, étant à ses yeux le seul classique du cinéma qui a l'élégance de faire rire avec des histoires dramatiques.
Le réalisateur Terry Gilliam fait également partie de ses influences ; ce dernier fait des apparitions (caméo) dans ses films (Enfermés dehors, 9 Mois ferme et Adieu les cons).
Par ailleurs, bien qu'il ne considère pas Raymond Depardon comme une source d'inspiration, il concède que son œuvre lui a inspiré le scénario de 9 Mois ferme et de plusieurs personnages.
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